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déjà plaidé la cause que je vais soutenir, docte Heinsius, savant Passerat, daignez me servir de guides. Prêtez-moi, un moment, cette clarté, cette précision, ce coloris qui vous sont si naturels : faites que sans être plus profond, je sois aussi agréable que vous : ou plutôt, souffrez que saisissant dans vos écrits, ce qu’il y a de meilleur, je l’emploie à composer, à embellir cet Éloge. Je suis une abeille, soyez mes fleurs.




CHAPITRE II.

Qu’est-ce qu’un Âne ?


Comme la plupart des disputes qui divisent les savants, ne viennent souvent que de ce que les mêmes mots ont différentes significations, je vais, pour éviter les schismes, commencer par expliquer ce que j’entends par un âne : cette méthode n’est peut-être pas admise dans l’Université de Babylone ; mais nos docteurs de Montmartre l’ont approuvée, je la respecterai toujours.