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redoutable : en vain vous imiterez la démarche des ânes, vous serez toujours dangereux. Un animal naturellement doux et paisible doit l’emporter sur vous. Vos jambes hautes et déliées n’auront jamais la solidité de celles de l’âne. Si malheureusement il bronche, la secousse n’est pas violente : si l’on tombe, le danger n’est pas grand : moins on est élevé, moins les chûtes sont à craindre.




CHAPITRE XIV.

Réponse aux objections.


Il me semble déjà entendre hennir un coursier superbe : je le crois voir lancer un regard de dédain sur l’âne qui broute à ses côtés, et s’élançant dans les airs, faire parade de son adresse et de sa beauté. Apaisez-vous, trop fier cheval, cette housse d’or, ce mors d’argent, ces rubans qui vous décorent, sont le symbole de la frivolité. Quiconque n’a que ce mérite est moins pour moi, qu’un papillon, le plus élégant, mais le plus inutile des insectes.