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furent restreints. Le cheval lui enleva les postes brillants, ils partagèrent les utiles. On s’avisa même de les associer ensemble, et de cette bizarre alliance, sortit un nouvel être, qui les aurait surpassés peut-être tous deux, s’il eut pu se reproduire.

On se servit cependant encore des ânes dans certains endroits pour montures : le curieux Chardin assure qu’à la cour d’Ispahan, ces animaux ont toujours été maintenus dans la possession de servir les plus grands seigneurs, et de faire l’ornement des plus grandes fêtes. Il en est de même dans les Indes, où ces animaux sont plus grands, plus beaux, plus commodes que les chevaux. Ailleurs, l’âne est la monture ordinaire de presque toutes les femmes ; celles du grand Caire rendent leurs visites montées sur des ânes magnifiquement caparaçonnés. En France, il y a des provinces où l’on court la poste sur les ânes ; et il n’y a pas cent ans, qu’on voyait encore à Babylone, des magistrats, des médecins montés sur des mules, digne race des baudets.

Que le cheval ne se glorifie donc pas de