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soit le nombre, elles ne les quittent point : malheur à qui voudrait les enlever, elles les défendraient au péril de leur vie. Pline le naturaliste, assure que lorsqu’on sépare la mère de son petit, elle passe à travers les flammes pour aller le rejoindre. C’est ici qu’on pourrait s’écrier avec raison, le chef-d’œuvre d’amour, est le cœur d’une mère.

Lorsque l’ânon commence à s’accroître, à se fortifier, l’ânesse le mène toujours avec elle, lui donne de bons conseils, de bons exemples, de bonnes leçons. Elle sait que ce n’est rien que de lui avoir formé le corps, si elle ne cultive son cœur : elle y donne tous ses soins.

Les travaux de cette bonne mère, ne sont point infructueux : les ânons aiment leurs parents, ils les respectent : leur présence les réjouit, leur absence les afflige ; ils ne sont bien qu’avec eux. Que de pères et mères voudraient bien pouvoir en dire autant.

Les ânons entr’eux sont fort unis : comme ils partagent la tendresse de leur mère, il n’y a point parmi eux d’enfant