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l’usage du café, l’hypotopame de la saignée. Une foule d’autres animaux ont indiqué les propriétés de plusieurs autres simples ; et sans le bec d’une cigogne, il n’y aurait pas un seul apothicaire sur la terre. Ces découvertes, je l’avoue, ont leur mérite, mais que c’est éloigné de l’invention de tailler la vigne, dont l’âne est l’auteur.

Palemon a inventé ou perfectionné la grammaire ; Apollon la poésie ; Gorgias la rhétorique ; Aristote la logique ; Esculape la médecine ; Zoroastre l’astrologie. Hélas ! De quelle utilité sont au monde ces vaines sciences, en comparaison du vin qui réjouit le cœur de l’homme ? Quels vers froids et languissants, les

    ces moines étaient de grands dormeurs, il tenta sur eux une expérience ; elle réussit au-delà de ses desseins : aucun des moines qui avait goûté du fruit, ne put dormir, tous assistèrent à matines. Le prieur leur révéla son secret. Bientôt il courut de monastère en monastère : et grâces au café, on ne manqua plus les matines. Telle est, à ce qu’on dit, l’origine du café ; c’est ainsi que s’en est introduit l’usage.