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sont véritablement nobles de souche et d’origine. Outre cela, les ânes de Montmartre ont toujours détesté la finance ; ils n’ont ni or ni argent, et par conséquent leur noblesse n’est point le fruit de ce vil métal. On peut s’allier avec eux sans craindre les mésalliances : les ânons qui en proviendront, seront aussi nobles, aussi ânes que leurs parents.

On dit que les ânes de Babylone sont fort curieux de leur généalogie, qu’ils la conservent avec une espèce de vénération dans leurs archives : c’est aussi la coutume des arabes. Il n’en est pas un seul qui n’ait chez lui, la généalogie de ses chevaux. Ce peuple est même plus scrupuleux sur ce chapitre, que les Babyloniens : non-seulement ils dressent un acte lorsque le petit poulain vient au monde, ils en dressent encore un autre lorsque la jument s’accouple avec le cheval : c’est le moyen d’éviter tous les abus.

Comme les ânes d’Arabie sont fort beaux, M. Buffon présume que les Arabes ont aussi la précaution de garder la généalogie de ces animaux : n’ayant pas été sur