138 UNE FAMILLE D’ABTISTES ET DE FINANCIERS te et onze ans bien sonnes ~ et desabuse du monde et de la Cour, avait neanmoins conserve un gout tres vif pour les arts. II mit done tous ses soins a embellir encore sa nouvelle residence. II la completa aussi en faisant construire Teglise et la cure de la petite paroisse de la Chapelle-Godefroy. Ge nouveau seigneur avait besoin d’un patronage ecclesiastique.
Le vieux Contr61eur General disgracie sut, d’ailleurs, se faire aimer de ses nouveaux vassaux. C’est lui qui etablit a Nogent-sur- Seine, en 1763, une manufacture de bas an metier, laquelle fut un veritable bienfait pour le pays Lui et plus tard, son fils, soutinrent egalement de leur argent le college de cette petite ville 2 .
C’est a la Chapelle-Godefroy que Jean de Boullongne eut le chagrin de perdre, au mois de juin 1763, sa femme Charlotte-Catherine de Beaufort ; la « belle Uranie » de Piron, a 1’age de soixante-trois ans. II lui survecut encore pres de six ans. II mourut, en effet, a Paris, le 21 fevrier 1769, age de 79 ans, ainsi que nous l’apprennent la Gazette de France du 27 fevrier, et sa lettre de faire part mortuaire que nous avons retrouvee au Cabinet des Titres de la Bibliotheque Nationale (P. 0., tome 452 ; dossier Boullongne, p. 21) et dont voici le libelle :
Vous etes prie d’assister au Convoi de Haut et Puissant Seigneur Jean de Boullongne, Chevalier, Comte de Nogentsur-Seine, Seigneur de Masnay, Macon, La Chapelle-Godefroy et autres lieux, Commandeur des Ordres du Roy, ancien Controleur General de ses Finances, (Honoraire- Amateur de ses Academies de Peinture et de Sculpture) 3 , decede en son Hdtel rue Saint-Honore ; Qui se fera jeudi 23 e fevrier 1769, a sept heures du soir f en Veglise de Saint-Roch, sa paroisse.
Et au Transport qui se fera ensuite en sa Terre de la Chapelle-Godefroy , pres Nogent-sur-Seine.
1. Beaucoup de renseignemenls que nous donnons ici et dans le chapitre suivant sur la Chapelle-Godefroy nous ont ete fournis par la Notice publiee par M. Albert Babeau, membre de 1’Institut, dans les Memoires de la Societe Academique de VAube (1876), sous le titre : Le CMteau de la Chapelle-Godefroy. 2. V. Courtalon et Aufauyhe : Histoire de Nogent, p. 202, 249, etc. 3. Cette phrase entre parentheses est, dans l’original que nous copions, ajoutee h, la main en inlerligne.
