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I — LÉGENDE DE SAINT SIMPLICIEN


La légende de saint Simplicien aurait eu son origine en l’an du Seigneur 160, c’est-à-dire, il y a près de mil huit cents ans. Simplicien était le fils de Justinius, proconsul romain à Poitiers. Il vivait au IIe siècle de notre ère. Le christianisme se répandait déjà en Poitou. À Poitiers, sa capitale, certains des premiers chrétiens vivaient dans des grottes et ne pouvaient enseigner l’Évangile qu’en se cachant plus ou moins et en usant de beaucoup de circonspection. Simplicien devint un des adeptes de la nouvelle religion et se convertit. Revenant du baptême qu’il venait de recevoir un jour de l’an 160, il rencontre son père. Celui-ci, apprenant la conversion de son fils, se met dans une violente colère et lui déclare : « renonce à ton Dieu, ou je te tue ». Se heurtant à un refus catégorique de Simplicien de revenir à ses anciennes croyances, Justinius lui tranche la tête. Selon la tradition, cette tête, en tombant sur une pierre y fit un trou. Un pèlerinage s’institua par la suite au lieu du martyr, sis sur les bords de la rivière le Clain, en un endroit où s’éleva par la suite le monastère de Saint-Cyprien et où fut construit sur la rivière un pont portant le nom de ce monastère. Les pèlerins se rendent là le 31 mai, jour de la fête de saint Simplicien. Si paradoxal que la chose puisse paraître, ils y venaient