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autres provinces françaises. Sur ce dernier point l’historien Garneau, l’abbé Stanislas Lortie, M. Adjutor Rivard et d’autres ont sans doute raison quand ils soutiennent la thèse que les Normands, ayant été les plus nombreux, parmi les premiers arrivés, furent, en conséquence, en position avantageuse pour influencer le parler des habitants de la Nouvelle-France et lui donner une physionomie nettement normande.

Quant à l’importance présumée de la supériorité numérique des Normands sur les émigrants venus des autres provinces de France, à la fin de la grande période de peuplement de la colonie, il semble que les données dont on dispose aujourd’hui permettent de penser qu’on en peut douter ou, du moins, en discuter.

L’abbé Stanislas Lortie, professeur à l’Université Laval, de Québec, s’est livré à une étude approfondie de la question. Il a puisé sa documentation dans les meilleurs ouvrages, de même que dans cette source précieuse que constitue le Registre de confirmation de Mgr François de Montmorency-Laval, premier évêque de Québec. Il a communiqué au Premier Congrès de la Langue Française au Canada, tenu à Québec en 1912, le résultat de ses recherches. D’après un tableau présenté par lui, faisant connaître le nombre et l’origine des émigrants arrivés au Canada pendant la période capitale s’étendant de 1608 à