Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
32
L’ÉGOÏSME,
Scène IV
Les PRÉCÉDENS, LE CHEVALIER.
LE CHEVALIER, s’arrêtant au fond du Théâtre.
Quel air décent, & qu’elle est belle !
Osons lui déclarer !… Ah ! suis-je digne d’elle !
Je tremble en l’abordant.
MARTON, bas à Constance.
Voyez-le donc ; son âme a passé dans ses yeux.
CONSTANCE, bas à Marton.
Le cœur me bat.
LE CHEVALIER, s’avançant avec trouble.
De vous seule attendant le bonheur de ma vie,
Vous dévoile un secret important…
CONSTANCE, agitée.
Mais… puis-je l’écouter ce secret… & l’honneur…
LE CHEVALIER, vivement.
Ah ! Madame, l’honneur ?… c’est lui seul qui m’inspire :
Plaire par lui, voilà le bonheur où j’aspire.
Pour un sexe enchanteur la gloire a des appas,
Et malgré moi la paix enchaîne ici mon bras ;
Mais nous aurons la guerre, oui, la nouvelle est sûre ;
j’ai des pressentimens du plus heureux augure ;
Je me signalerai.