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L’ÉGOÏSME,

Un réduit où je puisse, en plein jour, sur ma chaise,
Et la nuit, dans mon lit, reposer à mon aise.
Eh, La Pierre.

LA PIERRE.

Eh, La Pierre.Monsieur ?

FLORIMON.

Eh, La Pierre.Monsieur ? Mon livre favori,
Tu l’a pris avec toi, sans doute ?

LA PIERRE, montrant un petit Livre.

Tu l’a pris avec toi, sans doute ? Le voici,
Et bien enveloppé.

FLORIMON.

Et bien enveloppé.Quel excellent ouvrage !
L’Auteur est sûrement un Philosophe, un Sage ;
Ami vrai des humains, loin de les régenter,
D’exagérer leurs maux, ou de leur insulter,
Il les console. Lis.

LA PIERRE, tousse.

Il les console. Lis.Hem… « Troisième Chapitre ».

FLORIMON.

Non, recommence tout ; relis jusques au titre.
Quel titre ! on ne sauroit l’entendre assez souvent ;
Il chatouille le cœur trop agréablement.

LA PIERRE, avec emphase.
« L’Almanach des Centenaires ».
FLORIMON, d’un ton de complaisance.

On devroit bien orner ce bon livre d’Estampes,
De Vignettes, d’Amours, de jolis Culs-de-lampes.

LA PIERRE.
« Quelques Soldats sont morts à Rome, à la cent
vingtiéme année de leur âge. »