Page:Cailhava de l’Estandoux - L’égoïsme, 1777.djvu/110

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
90
L’ÉGOÏSME,

L’ont fait se démentir de ce qu’il m’avoit dit.

POLIDOR.

Philemon est honnête, & Durand est un lâche ;
Quant à vous, respectez…

CLERMON.

Quant à vous, respectez…Je sors.

POLIDOR, attendri.

Quant à vous, respectez…Je sors.Ce ton te fâche.
Ne l’impute, mon cher, qu’à ma vivacité.
Reviens ; tu peux parler en toute liberté.

CLERMON.

Votre Neveu, dit-on, trop habile à séduire,
À dépendre de lui pourroit bien vous réduire ;
C’est la crainte, Monsieur, de toute la Maison,
Des amis, des voisins ; interrogez Marton.

POLIDOR.

Mon ami, tu me fais une peine mortelle.

CLERMON.

Je ne le sens que trop, pardonnez à mon zèle.

POLIDOR.

Quoi ! Philemon seroit !… Comme il peint la candeur !
On dirait qu’elle-même habite dans son cœur.
Mais le vil imposteur qui, me parlant sans cesse
D’honneur & de franchise, eut la scélératesse
De me voler d’un trait seize cent mille francs,
Avoit tous les dehors encor plus séduisans.

CLERMON.

Je n’osois pas citer cet exemple ; & peut-être…

POLIDOR.

Je les garde avec soin tous les billets du traître,