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les mœurs fortes, la culture se reformant. Et mécaniquement, physiologiquement, la bourgeoisie juive se trouve exclue de la bourgeoisie française restaurée. Au sein des associations bourgeoises professionnelles françaises reformées selon les nécessités de la lutte économique, le bourgeois juif, qui doit sa fortune à la dissociation des corps français, est inévitablement reconnu car des hommes qui retrouvent leurs caractères nationaux, et il est finalement éliminé.

Tout est sauvé…

… à condition toutefois que les règles du jeu ne soient pas faussées et que l’activité révolutionnaire ne soit pas détournée par l’une des bourgeoisies en présence et qu’elle puisse s’exercer également contre toutes les classes bourgeoises. Tout est à reprendre si l’une de ces classes bourgeoises réussit au contraire à prendre pouvoir sur les classes ouvrières et à diriger secrètement les forces révolutionnaires sur ses rivales. Il y a dix ans, au moment où Sorel écrivait les lignes que nous venons de citer, on a pu espérer que le syndicalisme révolutionnaire, utilisé pendant l’affaire Dreyfus par la bourgeoisie juive contre la bourgeoisie cléricale, et plus simplement contre toutes les classes bourgeoises françaises, on a pu croire que le syndicalisme révolutionnaire, éclairé par ses chefs, allait entreprendre cette action révolutionnaire générale et provoquer ainsi une concentration traditionnelle de la bourgeoisie française. Le mouvement a été esquissé, mais il n’a pas abouti. La bourgeoisie juive a réussi à prendre en mains, par la Franc-Maçonnerie, par ses amitiés socialistes, par ses agents directs, avec la complicité de l’État républicain, la direction occulte d’une forte partie du mouvement ouvrier. Tout est donc à reprendre. Mais la bourgeoisie française se trouve