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Elle réunit les caractères les plus nets du régime social capitaliste, ce régime étant conçu comme un régime entretenu, soutenu, développé par un seul mobile la conquête de l’or. Observez les établissements de la bourgeoisie juive. Ce sont ceux qui s’imposent le mieux à l’attention du public auquel il s’agit de faire accepter, souvent en l’éblouissant, en le stupéfiant presque, les productions de l’industrie moderne. La bourgeoisie juive recherche les grandes voies ; elle y construit des magasins luxueux ; elle y utilise toutes les ressources de l’éclairage le plus perfectionné, on pourrait dire de l’illumination. Elle réunit dans une installation commerciale, industrielle ou financière, tous les moyens matériels par lesquels on peut donner à l’acheteur, au souscripteur, à l’actionnaire le sentiment de la puissance, de la sécurité, de la victoire. Voici pour son caractère commercial moral.

La bourgeoisie juive nie économiquement l’existence des nations. Elle utilise indifféremment les hommes, les matières, les produits, l’or de tous les peuples, non seulement dans les cas de nécessité, mais dans les cas où cette utilisation menace les intérêts nationaux. Elle réalise une sorte d’internationalisme économique, par l’enchevêtrement des intérêts particuliers français qu’elle lie à des intérêts particuliers étrangers, qui aboutit à un état d’esprit excluant la conception traditionnelle de la nation, et dans lequel l’armée nationale n’est plus conçue comme un instrument de défense nationale, mais comme une forte garnison assurant l’ordre social dans une province de la planète. La bourgeoisie juive est d’ailleurs rigoureusement pacifiste. Ayant pénétré en France à la faveur d’un mouvement libéral, se maintenant et s’accroissant grâce à la puissance que son or lui assure dans la vie politique, elle est