Page:Cahiers du Cercle Proudhon, cahier 3-4, 1912.djvu/63

Cette page a été validée par deux contributeurs.
166
NOTRE PREMIÈRE ANNÉE

vestiaire. Ne prenez pas le manteau sucré de l’Élève Gilles. Mais laissez à Jérôme Coignard son habit taché de vin et de… Et enfin représentez-vous qu’il est peu séant de passer la tête dans le nationalisme, et de laisser ses mains, son estomac et le reste dans le système moral qui est lié à l’antinationalisme.

Inconvénients et avantages d’une liberté provisoire. — Enfin, il nous reste à enregistrer un dernier bruit, où nous avons trouvé une critique peu fondée. On s’est étonné et presque scandalisé de voir louer dans nos Cahiers un écrivain dont nous tairons le nom ici, car son nom n’importe pas dans l’affaire. Un de nos excellents amis a failli faire une protestation publique. Il ne s’agit pas pour moi, aujourd’hui, de lui dire si l’un de nous ou plusieurs d’entre nous pensent qu’il avait tort ou raison en ce qui concerne l’écrivain que nous ne nommons pas. Mais nous devons rappeler, pour notre ami, et pour tous nos amis, que nous nous sommes donné au Cercle un statut qui permet à chacun de nous de s’exprimer en toute liberté. Et comme nous sommes d’origines politiques et philosophiques assez diverses, il est inévitable que des différences très sensibles apparaissent dans les études que publient les Cahiers. Accordons qu’un pareil statut serait parfaitement absurde dans une époque bien équilibrée. Mais présentement, on n’a encore rien trouvé de mieux pour permettre à des hommes faits pour s’entendre de confronter leurs idées et de faire des échanges intellectuels qui peuvent aboutir à une collaboration étroite. C’est, en tout cas, répétons-le, notre statut. Nous verrons, d’ici quelques années, si nous devons le reviser.

Nos travaux. — Au milieu de ces bruits et de ces rumeurs, nous avons travaillé, non sans une excellente excitation. Nous avons donné six conférences mensuelles (Galland-Valois, Darville, Maire, Lagrange, Valois, Vincent), deux réunions extraordinaires, dont la seconde fut l’admirable conférence d’Octave de Barral contre Rousseau ; nous avons tenu quinze séances hebdomadaires de travail, de décembre à mai. Je serais fort embarrassé pour résumer ces travaux, et il ne m’appartient