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notre première année

éclaircissements. Vous vous souvenez peut-être que nous avons repris, en y ajoutant quelque chose, le cri des Canuts lyonnais : « Vivre en travaillant ou mourir en combattant » — en combattant soit pour la défense de nos libertés, soit pour la défense du Roi, notre Sire. Cela veut dire très clairement que nous ne nous concevons pas comme serviteurs du Prince mais comme ses sujets. Nationalistes intégraux, nous voulons le Roi, parce que, Français, pères de famille, chefs d’industrie, syndicalistes, communalistes, régionalistes, nous voyons, clair comme le jour, que nous ne pouvons, sans lui, rien tenter de définitif pour nos provinces, nos villes, nos syndicats, nos industries, nos familles, notre pays. Nous le voulons par un formidable égoïsme. Nous sommes donc obligés de dire que nous ne le désirons pas par amour pour lui. J’ajoute, pour être vrai, que, par un de ces retours du cœur que la raison ne comprend pas toujours, mais qu’une raison supérieure expliquerait pleinement, nous l’aimons. Oui, nous l’aimons simplement, fortement, sans critique, sans réserve. Je vous prie de croire que ce n’est pas chez nous que vous entendrez ces critiques qui circulaient autrefois, nous a-t-on dit, chez ceux qui ont été nommés les paléoroyalistes. Et avec cet amour au cœur, nous pourrions dire à notre Roi, si nous le voyions : Sire, nous sommes prêts à nous faire tuer pour Vous. Mais nous ne sommes ni Vos serviteurs, ni Vos partisans. »

Nous avons parfois grand’peine à nous faire comprendre lorsque nous expliquons ces vues et ces sentiments. Notre ami Mayrel, lorsqu’il est venu parmi nous, en nous déclarant qu’il n’était pas royaliste, nous a trouvés fort singuliers. Après quelques conversations, il nous a expliqué lui-même notre position, telle qu’elle lui apparaissait ; après quoi nous avons fait alliance.

Voici ses définitions, qui s’appliquent tant à nos devoirs généraux de ligueurs d’Action Française qu’à nos conceptions particulières du sujet ou citoyen, et qui nous paraissent excellentes.

Trois propositions

I. — Le Roi apporte une triple garantie : 1o il assure la défense