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discours d’henri lagrange

Si je n’ai pas exprimé d’une manière trop inexacte les idées qui se sont dégagées de nos entrevues et de nos conversations, si j’ai bien saisi les termes précis de notre entente en vue d’une action nationale, ce que vous voulez, Messieurs, ce que nous voulons, c’est chercher la vertu nationale des institutions que la société française produit spontanément, dans ses réactions contre le régime capitaliste. Filles du Sang, les amitiés et les protections nationales peuvent seules s’opposer avec efficacité à la conquête et à l’invasion des puissances de l’Or. Un exemple, une œuvre déjà illustrent notre pensée. Georges Valois, ne connaissant pas les sentiments qui animent les classes nobles, eût été incapable d’examiner les titres et les devoirs de la Noblesse : il a su, dans une conférence magnifique, définir son office national. Mais ceux de nos amis qui appartiennent à la Noblesse sont seuls qualifiés pour déterminer leurs parents et leurs amis à mettre en pratique les vues et les conceptions exposées par Valois.

Ainsi, refusant de conseiller aux classes, aux communes, aux groupements complexes qui constituent la société française, une forme donnée d’organisation, nous nous réservons à chacun ce soin et ce droit pour les jours où nous délibérons avec nos concitoyens et avec nos camarades des disciplines que nous voulons assurer à notre travail et à notre cité. Mais nous savons que la force et l’énergie susceptibles de détruire le régime infâme de l’or, ne peuvent surgir que d’une circulation régulière du sang français. Nous ne pouvons détruire le régime capitaliste qu’on dressant contre lui les protections d’une économie française. L’œuvre qui appelle nos soins, c’est, Messieurs, l’instauration de ce régime nouveau, et de cet ordre social français, que notre illustre patron, Pierre-Joseph Proudhon, a espéré