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discours d’henri lagrange

et notre alliance contre l’ordre imposé à toutes les fractions de la société française par la Ploutocratie internationale, qui a troublé, inquiété, et surpris au plus haut degré les derniers démocrates : c’est la volonté, affirmée dans la Déclaration des fondateurs du Cercle Proudhon, de faire œuvre constructive et organisatrice.

Je suis bien sûr que M. Antonelli et ses amis de la Démocratie sociale, que le règne des Poincaré et des Deschanel ne satisfait pas et qui rêvent de doter la République d’un parti nouveau et la France d’une démocratie organique, syndicale et fédérale, ont observé d’un œil attentif les premières démarches de notre Cercle. Mais, tandis que ces messieurs, qui veulent l’impossible, réclament de leurs lecteurs « un acte de foi », nous nous efforçons de prouver que notre union peut être féconde. Il importe peu que nous ne soyons pas d’accord sur le problème de l’État : ce n’est pas une conception commune de l’État qui a servi à nous assembler, mais, en aucune manière, elle ne contribue à nous diviser. Chacun de nous, dans ses travaux, envisagera l’organisation de l’État, quand il le jugera nécessaire. Cette grande question, que nous examinerons tous sous un angle antidémocratique, sera agitée entre nous : elle fera l’objet de recherches et de discussions collectives. Mais elle n’occupe et n’occupera jamais dans la vie de notre Cercle qu’une place de second ordre.

Ce que nous voulons, c’est rechercher dans quelles conditions, selon quels principes, et par quels moyens il sera possible de substituer à la féodalité financière un ordre social français.