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discours d’henri lagrange

toire antidémocratique, et les pronostics les plus rassurants pour notre avenir.

Les causes de cette levée de boucliers contre le Cercle Proudhon, les motifs de cette terreur empressée et de ces déclarations de guerre, c’est que les agents de la Démocratie et les serviteurs de la Ploutocratie internationale ont vu, dans la constitution même de notre Cercle, une défaite et une injure personnelles. D’honnêtes dreyfusiens comme M. Guy-Grand ont ressenti une colère égale à celle de professeurs brouillons, comme M. Bouglé. Les dupes et les complices furent pareillement étonnés, et semblablement irrités.

C’est que les projets nourris, la tactique observée, la ligne de conduite suivie, depuis dix ans, par les fondés de pouvoir de la Ploutocratie internationale étaient, par la fondation du Cercle Proudhon, percés à jour et anéantis. Empêcher ou, tout au moins, retarder l’inévitable jonction des nationalistes et des syndicalistes clairvoyants, c’est, en politique, la pensée dominante et la principale occupation des puissances financières, maîtresses de nos destinées nationales. Professeurs de la Sorbonne, parlementaires unifiés, et syndicalistes ministériels, émules de Métivier, frères siamois de Jaurès, et disciples de Basch, furent mobilisés à cet effet. Leurs efforts coalisés et leurs manœuvres convergentes leur permirent d’obtenir des victoires passagères et des demi-succès. Aux guichets des grandes banques, ils purent présenter, comme valeur d’échange, les bannières syndicales souillées des noms de Dreyfus et de Ferrer.

Malgré l’industrie des intellectuels, des traîtres et des politiciens, malgré la vigilance intéressée et la sévère surveillance exercée par tous les fonctionnaires et par tous les mercenaires de la Ploutocratie internationale, des citoyens français, nationalistes et syndi-