dition, que c’était déjà l’ordre étranger, et que le vrai défenseur de nos intérêts, de nos droits historiques, à nous, Français, c’était P.-J. Proudhon. C’est en ceci, en cette réaction profonde que se manifeste l’esprit proudhonien ; c’est cet esprit que nous invoquons pour présider à nos travaux. Avec cet esprit, avec cette passion, nous continuerons la recherche proudhonienne, mais avec d’autres méthodes, et guidés par des doctrines politiques inattaquables, nous chercherons à connaître notre monde, le monde français enrichi et transformé par l’industrie de nos pères, pour y vivre selon notre loi et notre droit.
C’est donc une œuvre nouvelle que nous entreprenons et, comme vous l’a dit Galland, nous ne ferons pas ici d’exégèse proudhonienne. Mais nous ne nous priverons pas du concours de l’analyste révolutionnaire ; nous lirons ses œuvres, et nous les commenterons, ce qui est d’ailleurs indispensable pour comprendre quelques aspects de la vie intellectuelle française et de l’organisation ouvrière. Quelqu’un qui est plus qualifié que moi-même vous parlera de Proudhon lui-même et de toute son œuvre. Mais je ne puis me retenir de vous citer, ce soir, quelques pages qui viennent à l’appui de ce que je vous ai dit. Je souhaite que ceux qui sont venus ici et qui ne connaissent pas Proudhon emportent le souvenir de quelques paroles, où ils reconnaîtront un accent qui ne rappelle en rien l’accent de Genève ou de Kœnigsberg, qu’ils sachent bien quelle intelligence Proudhon avait de notre histoire, et quel respect il avait pour elle. Voici une page extraite de la Solution du problème social :
Parlez-moi de la propriété féodale qui a duré jusqu’en 1789, qui s’était propagée, enracinée profondément parmi les bourgeois et les paysans, mais qui, depuis soixante ans, a subi,