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un peu trop pont de défense et d’alliance républicaines, à qui pourtant il faut rendre cette justice que vu d’en bas, d’en dessous, il fait une belle voussure pour laisser passer le beau fleuve, un bel arc pour enjamber tant de beaux bateaux, une belle courbe, lourde et un peu sourde, mais belle, majestueuse, où passe le beau fleuve et dessus le fleuve où passent tant de beaux bateaux, chalands de toute sorte et de toutes charges, remorqueurs si vites, si fins, relativement si petits, si vaillants et si guêpes, comme quelques-uns se nomment, même les bateaux voyageurs, les bateaux omnibus, qui ont leur genre, un genre un peu omnibus, le nom l’indique, mais enfin ; même, en un autre sens, et surtout ces deux ou plusieurs beaux grands bateaux anglais qui viennent ensemble ou à tour de rôle s’amarrer au quai du Louvre, bateaux de charge qui d’un trait, d’une traite, tout pleins, sans alléger, sans relâcher, vont, naviguent jusqu’aux quais de Londres ; et pleins reviennent ; et cette justice aussi, et surtout cette justice que vu d’en haut, vu d’en dessus, vu par celui qui passe ou va passer dessus il fait une fort belle, fort large, fort somptueuse, fort majestueuse avenue, très digne assurément des deux palais modernes d’où elle vient ; d’où elle amène, d’où elle apporte, assurément non tout à fait indigne du très admirable et très parfait monument classique où elle mène, où elle conduit, où elle-même elle se rend ; dont elle ouvre l’esplanade ; c’est un bon point pour l’avenue de ce pont qu’elle ne soit aucunement indigne de ces deux palais modernes d’où elle vient, le grand et le petit, dont je sais très bien qu’il faut dire, sous peine de passer à Paris pour un imbécile, que l’un est une pure petite merveille,