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velles pompes funèbres, nous ferez-vous regretter les moins grossiers sacristains ?

Voilà ce que l’on m’a dit qu’ils avaient fait de l’enterrement de Berthelot. Voilà ce que l’on m’a dit de plusieurs parts qu’ils avaient fait à l’intérieur. On me l’a dit : je n’y étais pas. Il n’y avait pas de service de contremarques, et je ne suis pas dans la République un assez gros seigneur pour avoir eu des billets.

On n’accusera point le monde et la foule moderne de respecter le respect ; c’est une faiblesse qui lui est inconnue. Vous me direz que l’on écouta peut-être la musique. Je sais que la musique tient de plus en plus de place. Non seulement dans les cérémonies, officielles, mais dans le tissu même de la vie moderne. Il resterait seulement à départir ce qu’il y a de sincérité dans cet amour soudain de la musique, et ce qu’il y y a au contraire de snobisme. Ou, comme on disait quand on parlait français, d’engouement. Je voudrais faire observer seulement que dans cet usage, nouveau, que l’on fait de la musique pour les cérémonies, officielles, des enterrements gouvernementaux, il y a un abus qui vient d’une insincérité propre, d’un malentendu plus ou moins conscient, plus ou moins volontaire. Qu’il y a là une duplicité, l’exploitation d’un double entendu. Cette très bonne musique en effet que l’on nous fait faire dans les cérémonies funèbres par de très bons musiciens, ou bien elle est mauvaise, et alors elle est proprement moderne, et même contemporaine. Ou bien elle est bonne, et c’est toujours de la musique religieuse, dans le sens le plus strictement exact de ce mot. Et même elle n’est bonne, pour cette sorte de cérémonies, que dans ce sens, pour