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temps, puisqu’il est du même ou le même, ne suffit pas, n’est pas ce qu’il faut pour graver, pour une inscription, pour une prise de date, pour une assiette aussi grave que celle d’un titre, et qui doit être aussi monumentaire, aussi monument, surtout que ce titre-là, pour un tel ouvrage, couvrant l’ensemble d’un tel ouvrage, lui-même aussi monumentaire et aussi monument, dans la pensée d’un tel auteur, lui-même aussi architecte. Il faut dire moderne. Quand nous disons moderne, c’est le nom même dont ils se vantent, c’est le nom de leur orgueil et de leur invention, c’est le nom qu’ils aiment, qu’ils revendiquent, ou, comme ils disent, qu’ils affectionnent, c’est le nom d’orgueil fou dont ils vêtent leur orgueil, nomen adjectivum : l’ère moderne, la science moderne, l’État moderne, l’école moderne, ils disent même : la religion moderne. Il y en a même, plusieurs, qui disent le christianisme moderne. Et il y en a un qui dit : le catholicisme moderne. Or il est d’une très bonne, d’une excellente méthode, toutes les fois qu’on le peut, historiquement de choisir, pour le mettre sur une idée, sur un système, sur une caste, sur une école, sur une secte, sur une classe, sur un parti, exactement le nom, précisément le titre que cette idée, que ce système, que cette caste, que cette école, que cette secte, que cette classe, que ce parti s’est lui-même arrogé, s’est intérieurement choisi, qu’il revendique et s’est alloué, qu’il a personnellement assumé, le nom qui intérieurement, personnellement a jailli de son orgueil ou de sa révolte. Ou qui a coulé de son insuffisance ou de son imbécillité. Cette bonne, cette très bonne, cette excellente méthode intérieure et personnelle est exactement et symétriquement la contre-