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mener les esprits à la baguette, faire des écoles et des sectes qui soient comme des régiments prussiens, ce sont ces hommes, ces professeurs qui se conduisent dans leurs chaires comme des préfets, de Combes ou de Clemenceau, qui introduisent, qui ont introduit en Sorbonne, à l’École Normale (dans la nouvelle École Normale), au Musée Pédagogique, dans toute l’Université, dans tout l’enseignement, sous prétexte, sous le nom de pédagogie, sociologie (que nous nommerons désormais, je vous préviens, sociagogie, parce que c’est beaucoup mieux), démagogie et toutes autres agogies, qui ont entrepris d’exercer, qui exercent littéralement une tyrannie mentale, intellectuelle, morale, civique (c’est le cas de joindre ces deux mots, comme sur les manuels de notre apprentissage primaire), il faut revenir toujours à ce mot un gouvernement des esprits, qui ont introduit tout un appareil, gouvernemental, tout un instrument, de règne, de gouvernement des esprits, qui enfin sont et se sont faits politiques, parlementaires, politiciens, généralement temporels dans un monde, un domaine, dans un royaume particulier, dans une cité, dans une république des esprits où il importe essentiellement qu’aucun gouvernement ne s’établisse, où nous ne supporterons pas, où nous ne supporterons jamais qu’une tyrannie se fonde et règne et vive en paix, des hommes enfin comme les honorables MM. Aulard et Charles Cinq Langlois, pour ne citer que ces deux historiens, pour ne citer que des historiens. Car les sociologues, il faudrait tous les citer.

C’est là qu’est le danger, la tyrannie insupportable ; c’est là qu’est le danger, l’inendurable audace de la tyrannie ; la menace que nul ne supportera ; c’est là,