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triomphe, avec des trompettes, qui est bien agréable. Autant qu’ils passionnent le peuple français. Tous ces hommes, tous ces partis qui se battent ou qui font semblant de se battre, je les reconnais aisément pour ce qu’ils sont, je les connais depuis longtemps pour un grand, pour un immense, pour un seul parti. Tous ils appartiennent au même grand et unique parti, qui est le parti de ceux qui sont de l’autre côté du guichet, du bon côté, selon eux. Tous ils appartiennent au même grand et seul parti de la bureaucratie. Ceux qui y sont y tiennent. Ceux qui n’y sont plus ne demandent qu’une chose, qui est d’y revenir. Ceux qui n’y sont pas encore ne demandent qu’une chose, qui est d’y venir. Bureaucrates, tous, et ayant du monde et de la vie, notamment de la vie politique et sociale, une représentation de bureaucrates. Bureaucrates tous, même et surtout celui qui est un orateur, même et aussi celui qui est un journaliste. Bureaucrate Jaurès, bureaucrate Clemenceau, — c’est pour cela que leurs duels oratoires sont purement fictifs, — et ne parviennent point à m’émouvoir et que c’est à peine si je les suis : je sens trop le battage, l’entente secrète, que ce sont les (deux) mêmes hommes au fond, qu’ils sont compagnons et compères, les hommes du même monde, du même système, qui est le système bureaucratique ; — non moins bureaucrates, et peut-être plus, les antiministres, — les ministres, — de la Confédération Générale du Travail. Bureaucrates sur et contre quiconque est de la menue populace : électeurs, ou simplement inscrits, dans l’ordre politique, et, dans l’ordre économique, imposés, nommés contribuables, ouvriers en révolte ou ouvriers résignés,