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Louis XVI, ainsi, a fomenté le commencement de la Révolution et de l’Empire. C’est bien fait pour lui. Et à tant d’autres égards, on la fomentait depuis avant Richelieu.

Du tourisme, aussi. Naturellement du très grand tourisme. Commencer par l’Amérique. En ce temps-là New-York n’était pas à cinq jours et je ne sais plus combien d’heures et de minutes, mais très peu, de Queenstown.

Leur sac était un sac de touriste. Nullement un sac qu’on pose, qu’on met sur un bonhomme.

Ils ne se sont pas embêtés, les bougres, dans le monde. Ils ont même fait, ils ont réussi à faire ce qu’il y a de plus difficile à faire au monde, un calendrier. Ils ont fait réussir un calendrier nouveau. Non point réussir à ce que l’on s’en serve. À le faire prendre. Ça, ça serait trop beau, et c’est devenu sans doute littéralement impossible. On n’ouvre plus une ère. Il y en a une qui a été ouverte, sans doute pour la bonne fois. Mais réussir à ce qu’on ne l’oublie plus. Réussir au point qu’on ne l’oublie pas désormais, au point de ne plus le laisser oublier, de le faire, de le rendre inoubliable : un calendrier. Sans eux, qu’est-ce que ce serait que le calendrier républicain ? Il avait sombré, il sombrait tout naturellement dans le ridicule, tout seul, il disparaissait, ridicule savamment appuyé d’ailleurs, fortement préparé, n’en doutons pas, par la politique (impériale et) réactionnaire. Un journal aujourd’hui qui date son numéro d’on ne sait plus combien d’années, avec une datation, une numérotation baroque, nous paraît grotesque. Nous haïssons le décadi. Et puis, qu’est-ce que ce serait que le repos décadaire, quand c’est à peine déjà si le repos hebdomadaire nous suffit, à présent, quand en réalité le repos hebdoma-