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princesses du Moyen-Âge, dédaigneuses et passionnées, s’avançant délicatement avec leurs traînes de soie et leurs parfums légers. Il en ferait un poème. Oh ! le charme exquis de la vie ! Que chantait donc un poète dans le cher et doux dialecte vénitien

Bellissimo xe el mondo
perché l’é molto vario
ni omo che xe profondo
che dir possa il contrario.

Oui, le monde est très beau, très varié. Térence dit vrai : la comédie et la pitié de tout, c’est assez. Nous sommes un spectacle suffisant les uns aux autres. — Une chaleur monta en lui ; pour un moment il reprit confiance en la vie, et les innombrables liens des choses s’étendirent pour l’envelopper.

Et une eau vint qui éteignit le feu, qui avait brûlé le bâton, qui avait frappé le chien, qui avait mordu le chat, qui avait dévoré le chevreau, que mon père avait acheté pour deux zuzim. Chad Gadya ! Chad Gadya !