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commentateurs ne disent-ils pas que c’est là le sens de cette parabole même, — la succession des anciens empires, Égypte, Assyrie, Perse, Grèce, Rome ? Les commentateurs, quelles singulières gens ! Dans quel désert perdu de dialectique l’esprit juif a voyagé pendant des siècles ! Les volumes infinis du Talmud et de ses parasites ! Les codes sans nombre, maintenant abolis, sur lesquels des yeux éteints se sont obscurcis : autant de patience et d’ingéniosité que pour créer l’artistique Venise, et moins de résultats. Le peuple choisi, vraiment ! Était-il donc si fort, si sain ! Une belle pensée dans son cerveau, ah ! oui ! Il est épuisé par ce grand effort des siècles, cette longue éducation de soi-même, tant d’époques de persécutions, tant de mœurs et de langages adaptés, tant de nationalités revêtues. Son âme doit être semblable à un palimpseste, avec des traces de nation sur nation. Il est contre nature, cet attachement à la vie. Une nation doit vouloir mourir. Et en lui peut-être est née cette volonté. — Il prévoyait le désespoir de ce peuple, l’Israël des jours futurs, toujours porté aux extrêmes, qui ayant été le premier dans la foi, est