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les tapisseries



Vous regardez monter la vague de luxure,
Ô vainement assise au seuil de pureté.
Vous regardez monter ce flot de dureté
Du cœur et tant de honte et tant de flétrissure.

Vous regardez monter cette immense mer Morte,
Ce flot de pestilence et d’opiniâtreté,
Ô vainement assise au seuil de dureté,
Ô vainement assise à votre propre porte.

Vous regardez monter ce flot de turpitude.
Vous pensez à vos fils assis dans le jardin.
Vous regardez monter jusqu’au dernier gradin
La vague d’indécence et de décrépitude.

Vous pensez à vos fils nés pour un autre sort,
Secrètement armés contre la multitude.
Ô vainement assise aux marches de la mort,
Vous pensez à vos fils nés pour la solitude.

Vous regardez monter l’océan d’avarice,
Tout un monde noyé dans la honte d’argent.
Et le débordement du plus hideux caprice.
Et l’astuce et la ruse et l’immonde entregent.

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