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les tapisseries



Et c’est dans un séjour d’antique pestilence.
Dans la décrépitude et le délabrement.
Dans la désuétude et le désœuvrement.
Dans le mépris du chaste et solennel silence.

Vous savez aujourd’hui ce que chacun déporte
Vers le déportement d’un éternel exil.
Et par là vous savez ce que chacun transporte
Dans le transportement d’un éternel péril.

Vous savez aujourd’hui ce que chacun reporte
Vers le reportement d’un exil éternel.
Ô vainement assise au seuil de l’autre porte.
Vainement reléguée en ce monde charnel.

Vous savez aujourd’hui ce que chacun dépense,
L’honnête homme et le sot, le fat et le vaurien.
Vous savez ce que vaut la haute récompense.
Mais quand on avait tout, on ne compensait rien.

Vous savez aujourd’hui ce que chacun détourne,
Et par là vous savez ce que tout homme suit.
Et par là vous savez où tout homme conduit
Ce regret qu’il oppose au remords qu’il retourne.

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