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ordurier, exquis et graveleux. Il sait plaire : c’est son talent et sa perte.

Mais enfin la crapule est mieux son fait que la cour des ducs : parce qu’il est pauvre ; parce qu’il est libre, comme on ne le fut jamais, à la Montaigne. La passion de la liberté est une espèce de folie dans la mauvaise fortune ; et elle y tourne souvent à crime. Les amis de Villon sont pendus. Et plus d’un : Colin des Cayeux, Regnier de Montigny, Gui Tabarie, ils ont bel et bien tiré la langue à Montfaucon, les camarades.

Dans cette sorte de tempérament, un élément se cache qui reste innommé. Gêné par la misère, l’insatiable est presque toujours cynique. On ne peut rien changer dans un homme comme Villon, nature indomptable et fuyante, si vive et si diverse. Elles sont bien faites pour un siècle où tout est en question, où la règle cède partout au souffle du hasard, et sous le