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« J’y suis lié, comme la femme du sultan nouée au chat et à la vipère, dans le sac qu’on jette au Bosphore. J’en suis torturé, jusquà ce que je meure, comme le scorpion, qui fait l’anneau avec la scorpionne, pour qu’elle le dévore ; comme les chiens cordés l’un à l’autre par le roide désir, et qui gémissent de ne pouvoir plus se séparer ; ou comme le prince des abeilles, qui expire dans le corps de sa reine enivrante et fécondée.

« Sinon vous. Seigneur, rien ne peut m’arracher à cette prise profonde. Mien ne peut me sauver. Et nul ne peut rompre que vous. Seigneur, cette attache cruelle. »

Quelle que soit sa repentance, Villon bondit sur le premier espoir qu’il rencontre ; et il se prend à rire. Il fait la cabriole devant le gibet, et le pied de nez au bourreau. La raillerie est sa luxure spirituelle, non moins vive que l’autre.