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les tapisseries


Et comme on ne sait pas quand une année est bonne
Ce qu’on aime le mieux, si c’est le dur été
Ou le mélancolique et jaunissant automne,
Et comme on ne sait pas quand le sort est jeté,

Et comme on ne sait pas quand le choix est ouvert
Ce qu’on aime le mieux, si c’est le doux avril
Ou l’ardent messidor, si c’est le grave hiver
Ou l’éternel été père du père Nil,

Et comme on ne sait pas quand une année est belle
Ce qu’on aime le mieux, si c’est les giboulées
Ou si c’est le retour de la noire hirondelle
Ou si c’est le réseau des peines déroulées,

Et comme on ne sait pas quand le choix est ouvert
Ce qu’on aime le mieux, si c’est le doux avril
Ou le lourd fructidor, si c’est le grave hiver
Ou la feuille d’automne ou les rêves d’exil,

Et comme on ne sait pas quand une année est belle
Ce qu’on aime le mieux parmi tant de beauté,
Ou du printemps volage ou de l’été fidèle,
Ou des graves hivers ou des graves étés,