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les tapisseries


Ce n’est pas leurs moiteurs qui chercheront nos fièvres
Parmi les orangers et les myrtes épais.
Ce n’est pas leurs museaux qui chercheront nos lèvres
Pour venir y poser notre baiser de paix.

Ce n’est pas leurs tiédeurs qui chercheront nos fièvres
Parmi les néfliers et les myrtes épais.
Ce n’est pas leurs museaux qui chercheront nos lèvres
Pour venir nous donner notre baiser de paix.

Ce n’est pas leurs candeurs qui trouveront nos lèpres
À l’ombre des pommiers et du péché mortel.
Ce n’est pas leurs museaux qui chanteront nos vêpres
Dans le dernier jardin sur le dernier autel.

Ce n’est pas leurs fadeurs qui trouveront nos fièvres
Parmi les cognassiers et les myrtes épais.
Ce n’est pas leurs museaux qui trouveront nos lèvres
Pour y placer enfin notre baiser de paix.

Ce n’est pas ces galants et ces parfaits gandins
Qui viendront nous chercher dans notre pourriture.
Ce n’est pas ces chalands et ces beaux muscadins
Qui viendront nous chercher dans la boue et l’ordure.