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Les vapeurs qui montaient faisaient un encensoir.
Et les cèdres faisaient de hautes barricades.
Et les jours de bonheur étaient des colonnades.
Et tout se reposait dans le calme du soir.

Et la terre n’était qu’un vaste reposoir.
Et les fruits toujours prêts sur les rameaux de l’arbre,
Et les jours toujours prêts sur les tombeaux de marbre
Ne faisaient qu’un immense et temporel dressoir.

Et la terre n’était qu’un jardin bocager.
Et les fruits alignés aux étages de l’arbre,
Et les jours alignés sur les âges de marbre
Ne faisaient qu’un immense et temporel verger.

Et la terre n’était qu’un vaste potager.
Et l’homme accoutumé parmi ces plates-bandes,
Respecté de la bête administrait ces bandes
Ainsi qu’un amiable et naturel berger.

Et Dieu lui-même jeune ensemble qu’éternel
Se reposait penché sur sa création.
Et l’amour filial et l’amour paternel
Se nourrissaient d’hommage et de libation.

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