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Vous n’avez plus connu les fleurs nouvelles-nées
Jaillissant des sommets en énormes cascades ;
Vous n’avez plus connu les profondes arcades,
Et du haut des cyprès les ombres décernées.

Vous n’avez plus connu les naissantes années
Jaillissant comme un chœur du haut du jeune temps ;
Vous n’avez plus connu vers un jeune printemps
Le chaste enlacement des saisons alternées.

Vous n’avez plus connu les saisons discernées
Par un égal bonheur au creux d’un même temps ;
Vous n’avez plus connu vers un égal printemps
L’égal déroulement des saisons gouvernées.

Vous n’avez plus connu les saisons retournées
Vers un égal bonheur et vers le même temps ;
Vous n’avez plus connu vers le même printemps
Le souple enroulement des saisons détournées.

Vous n’avez plus connu de l’un à l’autre pôle
La terre balancée ainsi qu’une nacelle ;
Et le désistement et le retrait d’épaule
D’une saison périe encor que jouvencelle.

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