Page:Cahiers de la Quinzaine - Série 15, cahiers 4-6, 1914.djvu/207

Cette page a été validée par deux contributeurs.
201
ÈVE


Et ces pattes pelus et ces ambassadeurs
Considéraient la bouche ouverte et toute ronde.
Et ces deux gros zébus et ces deux commandeurs
Considéraient cet être où tout être se fonde.

Ainsi ces deux tortus, ainsi ces deux gros pères
Considéraient la face éblouissante et blonde.
Ainsi ces deux bossus, ainsi ces deux compères
Regardaient ce premier que tout être seconde.

Ainsi ces deux ventrus, ainsi ces beaux garçons
Contemplaient cette face épanouie et ronde.
Ainsi ces deux repus et ces beaux nourrissons
Le regardaient dormir pour le salut du monde.

Et ces avantageux et ces deux vieux grognons
Opinaient du museau vers un jeune bambin.
Et ces deux partageux et ces deux compagnons
Laissaient tomber leur nez sur ce pauvre gamin.

Et ces chapeaux pointus et ces deux esprits forts
Dominaient de très haut cet enfant ingénu.
Et ces deux yeux ouverts comme deux grands sabords
Considéraient de haut cet enfant pauvre et nu.