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ÈVE


Seule vous le savez, nos résignations
Ne se couchent jamais qu’aux autels des faux dieux.
Nous n’apportons jamais sur les derniers hauts lieux
Que des cœurs délavés de consolations.

Seule vous le savez, nos imprécations
N’assaillent que le pauvre et le plus malheureux.
Nous n’apportons jamais à des cœurs douloureux
Que des cœurs contractés de tribulations.

Seule vous le savez, nos supplications
Ne se courbent jamais qu’aux autels des faux dieux.
Nous n’apportons jamais sur les derniers hauts lieux
Que des cœurs écrasés de consternations.

Seule vous le savez, que nos fondations
Ne fondent jamais rien que la cité d’injure.
Nous n’apportons jamais sur un autel parjure
Que des vœux perforés de dubitations.

Seule vous le savez, nos déprécations
Ne détournent jamais un sort inexorable.
Nous n’apportons jamais sur un autel d’érable
Que des vœux pleins de doute et d’hésitations.