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ÈVE


Seule vous le savez nos périssables vœux
Et nos activités des travaux d’aujourd’hui
Et nos fragilités ne valent pas les jeux
Qui descendaient d’un monde et remontaient en lui.

Et nos tours de morale et nos épurements
Ne valent pas le quart de la licence antique.
Et nos coups de fatigue et nos épuisements
Ne valent pas le quart de la puissance antique.

Seule vous le savez nos travaux et nos jours
Ne valent pas ces jeux qui baignaient dans le temps.
Seule vous le savez nos travaux importants
Ne valent pas ces jeux qui jaillissaient toujours.

Et nos tours de vertus et nos efforcements
Ne sont devant les bords du plus ancien cantique
Pas plus que les lambris de vos appartements
Ne sont devant les bords de la mer atlantique.

Seule vous le savez nos travaux et nos jours
Ne valent pas ces jeux qui baignaient dans l’espace.
Et nos soucis armés d’une griffe rapace
Ne valent pas ces jeux qui bondissaient toujours.