produisit un phénomène extraordinaire et peut-être sans exemple dans l’histoire. Zola changea brusquement de clientèle, ou plutôt il quitta une puissante clientèle de lecteurs pour une ardente compagnie d’hommes libres. Un très grand nombre de jeunes gens qui avaient lu passionnément les premières œuvres de Zola sont devenus de solides antisémites. La plupart des jeunes littérateurs qui se faisaient gloire de ne pas le considérer comme un maître l’ont accompagné ardemment dans la bataille civique. Tous les braves gens qui déploraient l’enseignement de ses livres sont devenus ses hommes. Ceux qui avaient conservé quelques doutes les ont vu disparaître alors. La Lettre au Président de la République a évidemment reçu son retentissement de l’œuvre précédente. Mais inversement elle a brusquement éclairé toute l’œuvre précédente, elle en a garanti la brutale sincérité. C’est à ce moment-là qu’une foule s’en est allée, qu’une armée est venue. En définitive le cercle de ceux qui ont combattu avec Zola n’avait pas beaucoup d’hommes communs avec le cercle de ceux qui, habituellement, lisaient Zola.
Les nombres indiqués dans Travail, au verso du fauxtitre, dans mon exemplaire, qui appartient lui-même au 42me niille, sont les suivants :
- La Débâcle202.000 exemplaires
- Nana193.000 —
- Lourdes149.000 —
- L’Assommoir142.000 —
- La Terre129.000 —