Page:Cahiers de la Quinzaine, 14e série, n°9-11, 1913.djvu/85

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
l’argent suite


firent une manifestation, ils y mirent tout un appareil qui disait : Attention, nous sommes un corps et nous agissons en corps. Nous sommes le gardien des intérêts intellectuels et le conservatoire de la pensée française. C’est à ce titre et avec cette solennité que nous entrons tous en jeu, que nous nous engageons en corps contre la loi de trois ans. Ainsi ils retournent contre l’État, contre la République, contre la France, l’autorité même et le temporel qu’ils tiennent de la République, de la France, de l’État. C’est toujours exactement ce même double jeu. Ce sont toujours des anarchistes de gouvernement. Ils sont contre l’État, ils se déclarent en corps contre l’État, ils s’insurgent en corps contre l’État, mais cette déclaration même, mais cette insurrection même, ils ne la font que comme corps de l’Etat, et au titre d’un corps de l’État. Ce sont des anarchistes d’État. Ils patronnent, ils intronisent, ils introduisent, ils créent l’anarchie, mais pour cela ils mettent des drôles d’habillements, des habillements d’État, des toges, des toques, des simarres, des déguisements, des mascarades, et sur l’épaule des machins en poil de lapin que je ne sais même pas le nom.

§. — La Sorbonne a horreur des soldats, c’est entendu, (à moins peut-être que ce soient des soldats allemands). Mais quand elle se déplace, ou quand madame reçoit, et quand madame fait ses cérémonies, elle ne déplace pas seulement le gouvernement, elle déplace aussi des gardes républicains à cheval français, ou si on préfère des gardes républicains français à che-