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l’argent suite


(du spirituel) devant les puissances temporelles. Je ne veux rien savoir d’une charité chrétienne qui serait une capitulation constante devant les princes, et les riches, et les puissances d’argent. Je ne veux rien savoir d’une charité chrétienne qui serait un constant abandonnement du pauvre et de l’opprimé. Je ne reconnais qu’une charité chrétienne, mon jeune camarade, et c’est celle qui procède directement de Jésus, (Évangiles, passim, ou plutôt ubique) : c’est la constante communion, et spirituelle, et temporelle, avec le pauvre, avec le faible, avec l’opprimé.

§. — Il ne s’agit point ici du pardon des injures, mon jeune camarade, parce qu’il ne s’agit point ici d’injures. Le pardon de l’injure ne joue que quand l’injure joue. Il ne s’agit pas ici de l’injure, il s’agit d’une guerre que nous soutenons. Tout cela ce sont des faits de guerre, mon jeune camarade. Purement et simplement. Ni plus ; ni moins. Vous avez certainement appris au régiment ce que c’est que la guerre et l’état de guerre ; et le fait de guerre. Je vous ai vu en jeune officier. Vous avez fait deux ans, je pense, dont six mois de sous-lieutenant de réserve. Vous savez votre théorie. Vous savez donc ce que c’est que la guerre ; et un fait de guerre. Tout cela, mon jeune camarade, c’est la guerre et ce sont des faits de guerre. C’est même une guerre de libération. J’avoue que c’est une des guerres de la liberté. C’est la vieille résistance à l’oppression. Il s’agit de ne pas se laisser écraser, et de ne pas laisser écraser ce pays, et de ne pas laisser écraser ce peuple

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