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supplément aux Vies parallèles


qu’en lui il nous laisse ainsi traiter, (car il a beau faire, dans ce journal il est tout de même un ambassadeur des royaumes spirituels), et même qu’en lui il laisse ainsi traiter la Sorbonne.

Il y a des représentations involontaires ; et fatales ; et naturelles. Il y a des délégations inconscientes. Il y a des responsabilités qui sont dans le fait. Quelles que soient nos divergences dans les républiques intellectuelles, quelles que soient entre nous nos contrariétés mêmes, il est évident qu’en face d’un certain grand public, et en face d’un journal comme le Matin nous sommes tous solidaires, nous sommes tous du même métier, je ne suis pas suspect dans ce que je vais dire : nous sommes tous des intellectuels et M, Lanson est et s’est fait et il est en fait le représentant de nous intellectuels dans ce journal. Or, par le ministère, par le mécanisme de cette représentation nous y sommes vraiment trop maltraités. Sous cette figure, sous cette signature on nous y manque un peu trop de respect. Je sais qu’un assez grand nombre de professeurs de la Faculté des Lettres de l’Université de Paris sont extrêmement blessés non pas tant de ce que leur collègue et bientôt leur doyen se soit fait journaliste que de ce qu’il se soit fait petit journaliste et de ce qu’il ne se soit pas fait respecter comme journaliste. Il y a en Sorbonne un certain nombre de professeurs, et c’est presque la majorité, qui travaillent. Naturellement ce n’est pas ceux que l’on connaît ; ce n’est pas ceux qui font du bruit ; mais enfin ce sont ceux qui sont, et qui font la Sorbonne. Ils ne sont pas seulement sourdement mécontents, ils sont extrêmement blessés que leur collègue et bientôt leur doyen, que leur représentant

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