qui s’intercalent bien à leur place dans l’histoire du
théâtre français ; et qui ne donnaient pas à penser que
leur auteur tournerait si mal ; et en faveur de qui les
professeurs pardonnent tant de choses à Corneille, sans
toutefois aller jusqu’à lui pardonner le Cid et Polyeucte ;
ces premières pièces qui s’étaient mises à la queue leu
leu. Pourquoi fallut-il qu’à ce seul nom de Corneille
tout s’évanouît de ce qui avait précédé. Pourquoi fallut-il
qu’à ce seul nom de Corneille tout à coup un vent de
libération souffla sur nous. Ainsi c’était Corneille. Cette
fois on y était. On savait de quoi ou parlait. Alors
c’était lui, Corneille. On essaya bien de quereller encore
le Cid, en appelant au secours Guilhem de Castro.
Mais tout le monde avait compris que celui qui comprend
le mieux le Cid, c’est celui qui prend le Cid au
ras du texte ; dans l’abrasement du texte ; dans le dérasement
du sol ; et surtout celui qui ne sait pas l’histoire
du théâtre français.
Un point d’épreuve aussi grave et sans doute plus tragique dans la deuxième carrière de M. Lanson fut son reniement de Brunetière. Dans cet océan d’ingratitude qu’est le monde moderne je ne connais, et on ne connaît peut-être pas un deuxième exemple d’une telle ingratitude ; d’une telle turpitude ; d’une telle vilenie. Mais c’est toute une grave histoire, et il ne faudra la conter que dans le grave reculement de la vieillesse.
J’ai commencé un Brunetière il y a quelques années, quand il vivait. Je ne pourrai l’achever, et le publier,