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l’argent suite

§. — Reprenant ce Louis de Gonzague après cette plane épreuve de huit ans nous pouvons dire, nous pouvons nous rendre cette justice que nous nous sommes bien comportés. Nous avons travaillé comme si de rien n’était. Et tout le monde s’est bien comporté. Des situations, connues de tout le monde, qui pouvaient crever dans les vingt-quatre heures, qui autrefois auraient fait tomber le trois pour cent à 47, lui faisaient péniblement perdre trois quarts de point. Pendant des semaines les banques refusaient l’or, (je veux dire qu’elles refusaient d’en donner, entendons-nous), et on s’en allait avec de l’argent, quand on en avait. Et pas le plus petit pli à la surface des populations.

§. — Ce que j’admire le plus, ce sont les dévots, qui s’inquiètent de ceci, qui s’inquiètent de cela, et qui n’ont qu’une peur : c’est que l’opérateur soit trouvé en défaut. Ils connaissent mal ces merveilleuses compensations des quantités spirituelles. Il est vrai que depuis le commencement du monde le monde moderne est ce que l’on a jamais pu trouver de plus contraire aux règles du salut. Mais par une de ces merveilleuses compensations qui n’étonnent jamais que les dévots, dans le même temps que le monde moderne se formait comme un système le plus contraire qu’on eût jamais trouvé aux règles du salut, dans ce même temps c’étaient les formes mêmes du monde moderne, je dis ses formes physiologiques et son moule pour ainsi dire qui devenaient les règles mêmes du salut. On demande des disciplines : en voilà une. Jamais un monde ne

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