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cahiers de la quinzaine

§. — Je ne fermerai point ce cahier sans dire un mot au parti des hommes de quarante ans, (mais tout à fait entre nous). Il est certain que les jeunes gens ont fait beaucoup de manifestations, surtout depuis sept ou huit semaines. Et même depuis trois ou quatre mois. Et j’entends dire un peu partout autour de moi : ces jeunes gens font bien du bruit. Ces gamins de quinze ans, dit-on encore. Mes enfants, mes enfants il faut nous habituer à ce qu’il y ait des gamins de quinze ans et même au-dessous. Tout ce que l’on peut dire c’est qu’il n’y en a pas assez. Un gamin a le droit de parler, pourvu qu’il ait l’âge de Viala, et de faire un hussard de la République. Et nous savons très bien qu’à quinze ans nous savions que nous étions des hommes.

§. — C’est ici que nous rejoignons le laudettisme et que nous conclurons contre le laudettisme ce deuxième cahier. Non seulement il n’est pas vrai, et il est contraire à toute vérité, que nous vivons une vie qui ait moins de prix que les vies des hommes des anciens temps, qui soit diminuée, effacée et comme estompée, non seulement nous vivons une vie qui est du même prix que les vies des hommes des anciens temps, non seulement le prix d’une vie, le prix d’une âme, le prix d’un salut demeure éternellement le même, mais dans le calcul temporel même il est permis de dire en par-

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