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ce qui est romantisme et d’un enthousiasme qui n’est point ceinturé. Mais enfin il est permis d’en parler, pourvu qu’on en parle sévèrement. Rien n’est aussi anxieusement beau que le spectacle d’un peuple qui se relève d’un mouvement intérieur, par un ressourcement profond de son antique orgueil et par un rejaillissement des instincts de sa race. Mais plus cette rétorsion est poignante, plus il serait tragique de la livrer aux mêmes maîtres des mêmes capitulations. Plus elle est précieuse, plus il serait vil de la livrer. Plus elle est unique et presque inattendue et plus elle passe toute espérance, plus aussi il serait désespérant de la livrer. Plus elle est jeune et forcément naïve et ignorante et innocente plus il serait criminel, plus il serait inique, plus il serait fou de la livrer. Oui l’heure est poignante, c’est entendu, et nul ne le sait plus que nous. Mais elle deviendrait aisément tragique si on remettait toute cette nouveauté aux vieilles mains de toutes ces vieilles hontes.

Tout ce que nous demandons est tellement simple. Nous demandons qu’ils aillent se reposer. Et qu’on ne les remplace pas par des pareils. Nous demandons qu’on ne garde pas les mêmes, et qu’on ne recommence pas.

Même mercredi 9 avril 1913. — Il n’y a pas seulement des jours heureux. Il y a des jours doubles. Dans le Matin de ce matin, toujours sous cette rubrique Mouvement littéraire, les idées d’hier et de demain, et toujours sous les mêmes fioritures de typographie, M. Lanson vient de publier, à propos du même livre,