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l’argent suite


méthodes exactes, et l’amour puissant du vrai. De son bref séjour aux États-Unis, M. Lanson a tiré un livre vif, fin, précis, probe, et singulièrement riche. La couleur y est sobre, volontairement, mais délicate et sûre ; la ligne nette, et comme gravée.


Je ne sais pas si vous êtes comme moi. Il me paraît un peu raide qu’un disciple écrive de son maître publiquement en de tels termes. Car enfin, si on parle en ces termes de M. Lanson, en quels termes parlera-t-on d’un écrivain. Je ne sais pas si c’est que j’ai des idées de l’ancien temps. Évidemment je suis réactionnaire. Mais enfin autrefois il y avait une certaine pudeur, une certaine décence qui faisait que jamais un élève n’aurait parlé comme cela de son maître. Et même aujourd’hui, quand on lit ces phrases de M. Rudler sur M. Lanson tout le monde est gêné. Le lecteur est gêné. M. Lanson est gêné. Il n’y a que M. Rudler qui n’est pas gêné. C’est peut-être que M. Rudler n’est pas facile à gêner. Mais ce n’est pas cette gêne qui aujourd’hui nous intéresse.

Il est certain que c’est par ces procédés que M. Rudler a rendu M. Lanson si antipathique. Mais nous n’avons pas à défendre M. Lanson contre les procédés de M. Rudler. M. Lanson est assez grand pour se défendre tout seul. Ce n’est point là que je veux en revenir. Mais achevons cet article :


Les premiers chapitres nous donnent des images de la nature, de l’âme et de la vie américaines. Voici l’entrée de New-York, le pays, la ville, d’autres villes et leur campagne, quelques parties du Canada, différents types d’hommes et de femmes, quelques traits saillants du caractère et de l’esprit nationaux, quelques formes de la vie ; car

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