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l’argent suite

§. — La situation est fort simple et ce que nous demandons est fort simple. Nous assistons indéniablement en ce temps-ci à une profonde et violente renaissance française, à une profonde restauration, dans le très beau sens de ce mot si imprudemment discrédité, à une profonde et violente révolte et réintégration de la race. Or ce que nous demandons c’est simplement ceci : À toute cette jeunesse va-t-on laisser les mêmes vieux chefs. À toute cette grande et belle exubérance va-t-on laisser ce même vieux conseil aulique. À toute cette ardeur et à toute cette exubérance et à toute cette innocence va-t-on continuer d’imposer les mêmes vieillis, les mêmes fatigués, le même vieux personnel qui avait précisément créé cette situation de lassitude et de décrépitude, et de désarmement et de dénégation contre lequel et ce pays et cette race et cette jeunesse ont fini par se révolter. Laissera-t-on tant de belle jeunesse aux mains de ces vieux. Et de si excellentes troupes aux mains d’indignes chefs. Et toujours ceux qui ne veulent pas capituler aux mains de ceux qui n’ont jamais pensé qu’à la capitulation ; et à préparer la capitulation. Et toujours ces belles recrues sous le commandement et le gouvernement de ces Mac-Mahon. C’est aller au-devant de la défaite, c’est vouloir délibérément la défaite et la capitulation que de mettre et de laisser aux plus hauts postes de commandement, aux plus hautes situations de gouvernement des hommes qui ont dans la moelle même le goût et l’instinct et l’habitude invétérée de la défaite et de la capitulation.

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