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j’avoue que je n’aime pas les catholiques qui pactisent avec la Sorbonne ; ou qui traitent avec la Sorbonne ; ou qui causent avec la Sorbonne ; ou qui flirtent avec la Sorbonne ; et même ceux qui se marient avec la Sorbonne. Il ne fait aucun doute que la Sorbonne, pour se donner les airs d’être libérale, cherchait depuis quelques années, comment dirai-je, des catholiques qu’elle pût officiellement respecter, et même des catholiques qu’elle pût officiellement protéger. La Sorbonne n’est pas si bête que ça, quand il s’agit de ses intérêts temporels, et elle les a souvent fort bien conduits. On a fini par trouver. Et c’est naturellement Bergson et la philosophie de Bergson qui a fait les frais de cette petite opération. Puis-je avertir les thomistes qui ont trouvé bon accueil en Sorbonne qu’on les aime contre quelqu’un, et que ce n’est point si je puis dire pour les beaux yeux de saint Thomas que la Sorbonne s’est subitement senti des tendresses pour la philosophie thomiste ; et que rien n’est suspect comme une tendresse de Sorbonne ; et que rien n’est suspect comme une alliance, fût-elle officieuse, et fût-elle occulte, des catholiques et de la Sorbonne ; et que dans ces sortes de feux ce sont toujours les catholiques qui sont bernés ; et que c’est bien fait pour eux ; et qu’ils sont exécrables dans toute politique ; et que ce que l’on ne pardonne pas à Bergson, c’est d’avoir brisé nos fers.

§. — Que les catholiques le sachent bien, et notre jeune camarade doit s’en douter un peu, la querelle de la Sorbonne n’est pas une querelle gratuite, elle n’est

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